Réactions et témoignages
“L’automne, c’est notre vrai luxe”
Dans de nombreux villages ruraux, les habitants constatent chaque année le même phénomène : les touristes d’été partent, et ceux qui restent ou reviennent en automne ne viennent plus “voir”, mais “vivre”.
Un restaurateur de l’Aveyron résume la situation avec un sourire : « L’automne, c’est notre saison préférée. Moins de monde, mais plus de discussions. Les gens prennent le temps. »
Même constat dans les villages du Jura ou du Périgord, où les hébergements affichent des taux d’occupation stables jusqu’à la Toussaint. Les visiteurs cherchent la lumière, les couleurs, le calme — et cette impression que le pays respire à nouveau après les excès de l’été.
Une stratégie touristique qui s’adapte aux saisons
Selon les derniers chiffres publiés par Atout France, la fréquentation hors saison a progressé de près de 15 % depuis 2020. Ce mouvement s’explique par plusieurs facteurs : la recherche de sérénité, les effets du télétravail et le coût élevé des séjours estivaux.
Les offices de tourisme régionaux s’emparent du phénomène en mettant l’accent sur des expériences plus locales : balades forestières, gastronomie, marchés de producteurs, hébergements écoresponsables.
Dans certaines régions comme la Bretagne ou l’Auvergne, des campagnes de communication ciblent désormais spécifiquement les voyageurs d’automne, souvent franciliens ou frontaliers, à la recherche d’escapades courtes.
Impacts et conséquences
Un souffle économique discret mais durable
Pour les territoires concernés, l’automne devient une période clé. Les retombées ne rivalisent pas avec celles de l’été, mais elles permettent de maintenir une activité stable et de lisser les revenus sur l’année.
Les principaux effets observés :
- Maintien de l’activité pour les hébergements indépendants et les chambres d’hôtes
- Valorisation des produits locaux liés à la saison (châtaignes, vins nouveaux, fromages affinés, cueillette)
- Reprise d’événements culturels et artisanaux hors haute saison
- Tourisme de proximité favorisant la mobilité douce
Ce “tourisme de respiration”, comme le qualifient plusieurs agences régionales, contribue aussi à réduire la pression sur les sites surfréquentés l’été.
Vue plus large sur le sujet
Vers une nouvelle manière de voyager
L’automne semble devenir la saison d’un tourisme plus réfléchi. Les voyageurs ne cherchent plus seulement la carte postale, mais une ambiance, un rythme différent.
Une enquête de France Tourisme Observation publiée en septembre 2025 note que 62 % des Français souhaitent “voyager moins loin mais plus souvent”, et 71 % privilégient désormais “le calme et la nature” plutôt que les grandes villes.
Les sociologues du tourisme y voient un signe d’évolution : une génération de voyageurs qui troque la performance contre la présence. Les séjours d’automne ne visent plus à “voir tout”, mais à “prendre le temps d’être là”.
Informations complémentaires
Dans plusieurs régions — du Vercors à la Baie de Somme — les collectivités locales développent des itinéraires thématiques d’automne : routes des vins nouveaux, circuits de forêts et marchés de saison.
Leur objectif est clair : faire de cette période une véritable saison à part entière, porteuse de sens, d’économie locale et de douceur.
Et peut-être que c’est cela, la vraie redécouverte de la France : celle qui se savoure quand le vent tombe et que les villages reprennent leur souffle.